Perec (pas Marie-José), W (pas Volkswaken), l'autobiographie (souvenir d'enfance) !!!

Publié le par Manuel Soufflard

                                                        

 

La fascinante autobiographie fictive de Georges Perec alterne entre deux récits très différents et apparemment sans rapport.

 

Dans le premier, on raconte au narrateur une histoire curieuse au sujet d’un garçon perdu en mer et d’une ile baptisée W, où une société fictive s’organise autour du port.

 

Le deuxième est autobiographique : Perec, fils de juifs polonais né en 1936, raconte toujours à la première personne des épisodes de son enfance et de ses années de pensionnat dans le Sud.

 

Les coutumes et l’organisation de la société olympienne imaginaire sont présentées avec la précision d’un récit factuel, tandis que les faits relatifs à la vie de Perec paraissent eux sujets à  révision et à mutation tout autant que la fiction.

 

Perec déclare ne posséder aucun souvenir d’enfance. Les faux souvenirs, le doute et l’incertitude assaillent sa mémoire. Les dates, mesures, statistiques, certificats et autres, bien que précis, ne peuvent aucunement décrire l’horreur inexprimable d’Auschwitz où sa mère fut envoyée en 1943.

 

Le récit imaginaire de la vie sur W, où les athlètes sont identifiés à l’aide d’un insigne brodé sur leur chemise, où l’échec est puni par la privation de nourriture, où une sorte d’utopie se révèle peu à peu être un camp de concentration nazi, apporte quelques précisions.

 

Avec W, ou le souvenir d’enfance, Perec a offert au XXème siècle une nouvelle forme autobiographique.

 

Source : Les 1001 livres qu’il faut avoir lus dans sa vie, Flammarion

Publié dans Livres originaux

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