L'art de décaler les sons que débite notre bouche !!!

Publié le par Manuel Soufflard

                                                   

Tout le monde ou presque connaît le principe de la contrepeterie (ou antistrophe pour les puristes de l'Académie Française) qui consiste à décaler lettres ou syllabes d'une phrase apparemment anodine afin d'obtenir une phrase au sens différent, au sens souvent grivois.

Si on prête l'invention du procédé à Rabelais (" Panurge disoit qu'il n'y avait qu'une antistrophe entre femme folle à la messe et femme molle à la fesse"), et que de nombreux auteurs ont suivi à sa suite (tels Hugo et Desnos), nul n'a encore écrit un roman entièrement en contrepeterie.

La tâche semble en effet ardue et les plus doués s'y sont cassés les dents. Le plus abouti est incontestablement le travail de Luc Etienne et son art du contrepet, qui contient des passages fort travaillés comme le discours d'un locataire contenant les phrases suivantes :

« Elle eut peur de mon mot de guichet :
Les concierges n'aiment pas être éveillées brutalement.
Mais comme elle insistait pour aspirer mon terme,
Je laissai travailler ma bile et me sentis détesté.
Une sorte de rage me tenait lieu de verve »

Mais nous sommes toujours dans l'attente du génie qui arrivera à réaliser une oeuvre complète, brillante et cohérente. Alors à vos plumes !!!

Petites listes d'outils précieux pour la réalisation d'un tel ouvrage : La Redoute des contrepèteries de Louis Perceau ("vous avez lu Perceau"), La Méthode à Mimile et l'Art de la charade à tiroirs de Luc Etienne et bien évidemment la très complète Bible du contrepet de l'autre "comtesse du canard enchainé" (chronique quotidienne de contrepèterie du quotidien satirique), à savoir Joël Martin.

Petite dédicace de cet article à mon oncle Tico et à l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris.

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