Comment peut-on faire gagner au livre la guerre mobile ???

Publié le par Manuel Soufflard

                                                              

 

Il peut paraître évident, voire simplificateur ou simpliste, de dire que tout va plus vite de nos jours. Pourtant, le live est confronté, comme pour tout les « offres de loisir », qu’ils soient culturels ou non, à une multiplication de l’offre. Les « utilisateurs » sont par conséquent de plus en plus sollicités.

 

C’est pour cette seule et unique (?) raison que le livre doit offrir de plus en plus aux lecteurs, qui essaient d’utiliser le plus possible les moments de liberté que leur laissent le travail, le sommeil et autres tâches domestiques.

 

Pour répondre à ces attentes, les « produits culturels » ont connu de nombreuses révolutions ces dernières années : généralisation du livre de poche, baladeur CD, MP3 et numérisation des contenus, téléphone portable avec jeux, presse gratuite dans les transports en commun des métropoles, demain la télévision sur mobile… C’est la tendance de fond qui modifie les pratiques culturelles modernes.

 

Or cette (r)évolution pourrait se résumer en un mot : mobilité. Comment rendre aux livres des armes pour repousser à la fois les offensives des autres médias, mais aussi les limites de temps qui s’imposent au lecteur ?

 

Une première voie serait de multiplier le nombre de lecteurs, ou du moins les possibilités « d’utilisation » du livre (multiplier la fréquence d’utilisation d’un seul livre). On pense d’emblée à la mise en commun des contenus, ce que propose depuis des temps immémoriaux les bibliothèques.

 

Plus récemment le « book crossing » a dynamité le droit de propriété culturel et fait voyager les livres. Les limites de ces initiatives étant qu’elles s’adressent en général à un cercle restreint d’initiés, de convaincus de la lecture, n’atteignant les autres qu’à la marge.

 

Un autre domaine d’intervention est à explorer du côté du support de lecture. Les professionnels de ces secteurs ont bien compris que la « consommation » culturelle se « couplait » de plus en plus : on lit en même temps que l’on écoute de la musique etc.

 

C’est par réaction à ce phénomène qu’émergent probablement livres audio et autres « livres numériques », qui libèrent les mains de toute mobilisation. Le livre audio permet certes de pouvoir faire du sport et de lire en même temps, mais on y perd la distance de lecture, l’interaction visuelle et contrôlée au mot.

 

Les solutions alternatives ? Le livre sur portable comme au Japon ? Adapté aux feuilletons courts. Distribuer des livres gratuits dans le métro comme les journaux, avec de la publicité ? Cela ne paraît pas viable économiquement ni satisfaisant intellectuellement…

 

Il n’existe donc pas de solution novatrice possible en l’état actuel, ni ne semble émerger de moyens révolutionnaires…Le livre doit donc gagner la guerre du temps avec ses propres qualités, qui ne sont plus à présenter…sauf aux réticents !

Publié dans Apostrophes

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